Un regard gestaltiste sur la supervision Serge Ginger page 2

20 décembre 2005


Chapitre supervision pour livre collectif d’A. Delourme


Un regard gestaltiste sur la supervision

par Serge Ginger 1



L’ensemble de cet ouvrage étant consacré à la supervision, je m’efforcerai surtout de développer dans ce chapitre les aspects qui me paraissent spécifiques à son approche gestaltiste, tirés de mon expérience personnelle comme éducateur spécialisé, formateur, psychologue, psychothérapeute et superviseur depuis 21 ans.

Dans les quelques réflexions qui suivent, j’ai choisi de développer surtout deux thèmes princi­paux :

1 • Une supervision gestaltiste de Gestal­tistes ;

2 • La supervision en tant « qu'anti-formation ».


On pourra voir en annexes quelques définitions plus précises de divers types de supervision ainsi qu’une bibliographie internationale abrégée.


Le cadre de travail

Je parlerai ici essentiellement de la supervision en petits groupes, qui me paraît particulièrement riche en ce que chaque séance permet d’évoquer des cas originaux, tant pour les débutants (qui sont ainsi initiés à une large variété de situations) que pour les thérapeutes confirmés (qui peuvent échanger des réflexions théoriques et cliniques sur des cas difficiles ou exceptionnels).


Certains de mes groupes de supervision réunissent 4 psychothérapeutes de la région pari­sienne pour une soirée de 4 heures toutes les deux semaines — soit 20 fois dans l'année. D'autres groupes sont constitués de théra­peutes venant de toute la France ou de l'étranger, et ils rassemblent 7 personnes pendant une journée entière chaque mois — soit 10 fois par an. Chacun des thérapeutes participe ainsi à 75 heures effectives de supervision par année. Quelques-uns sont assidus (ou « addicts ») depuis bientôt 10 ans, plusieurs pendant 4 à 7 ans, mais la plupart suivent un de mes groupes de supervi­sion pendant deux ou trois années con­sécutives — après quoi je leur suggère de changer de superviseur pour enrichir leur expérience par un regard et un style nouveau.


J'accepte aussi bien des thérapeutes pratiquant la Gestalt en sessions individuelles qu'en grou­pes continus thérapeutiques réunissant des clients fixes pendant plusieurs mois. J’accepte aussi quelques formateurs ou coaches travaillant en entreprise et utilisant explicitement la Gestalt comme référence. Dans chacun de mes groupes participent aussi quelques psychothérapeutes d’autres obédiences : analyse transactionnelle, thérapie centrée sur la personne, analyse psycho-organique, etc. — sous réserve qu’ils acceptent mon éclairage à dominante explicitement gestaltiste. Ce mixage délibéré d’origines et d’ancienneté professionnelle constitue pour tous un enrichissement certain.


Je reçois exceptionnellement dans mes groupes, et pour une durée limitée, quelques débutants qui n’ont encore aucun client et veulent d’abord mieux se préparer en écoutant les difficultés concrètes rencontrées par des collè­gues.

Je souhaite dans ce cas qu'ils trouvent assez rapidement trois clients pour débuter, puis qu'ils limi­tent leur recrutement pendant un certain temps. En effet, l'expérience montre qu'un seul client est généralement surinvesti : il occupe trop l'esprit du jeune théra­peute, qui a tendance à dramatiser les difficultés ou les échecs, comme à surévaluer les résultats positifs. D'autre part, il présente forcément un profil spécifique, et le thérapeute risque de s'enfermer rapidement dans des attitudes particulières, éven­tuel­le­ment bien adaptées à ce cas, mais qui, à la longue, pourraient devenir des habi­tudes stéréotypées. Si le thérapeute débute avec deux clients, il a volontiers tendan­ce à les comparer, au lieu de considérer chacun pour lui-même. C'est pour­quoi le chiffre de trois me paraît un bon « échantillonnage » de départ, sous réserve qu'ils soient assez différents (en âge, sexe, catégorie sociale et type de troubles). Je dé­conseille, par contre, d'augmenter cet effectif initial avant que le thérapeute dé­bu­tant ait suffisamment analysé son propre style d'intervention et ses principales réac­tions contre-transférentielles.


Des séances variées

J’ai institué, à l’usage, des règles de fonctionnement relativement souples, adaptées aux besoins divers de thérapeutes de niveaux différents et de personnalités variées.

Ainsi, les uns parlent régulièrement d’un même client, permettant d’en assurer un suivi détaillé, tandis que d’autres évoquent à chaque séance des clients variés ou des situations particulières. La plupart racontent des extraits de leurs séances, tandis que d’autres proposent des jeux de rôles (jouer le client, un ami du client, le superviseur, un chercheur qui enquête sur la psychothérapie…), ou encore apportent des enregistrements audios ou vidéos. Certaines situations donnent lieu à de longs échanges théoriques sur un type de pathologie (suicide, addiction…) ou sur l’approche gestaltiste (confluence, projection, mise en action…).

Parfois, un des participants mène sur place une courte séquence thérapeutique auprès d’un de ses collègues, sous la supervision directe du groupe. Le temps imparti à chacun n’est pas fixé non plus d’une manière rigide : l’un travaille une demi-heure, l’autre une heure et demie, selon l’intérêt de la situation rapportée, mais tous « passent » à chaque séance.

Les journées sont ainsi loin d’être monotones, et l’intérêt demeure soutenu pendant plusieurs heures de travail, grâce à ces variations de styles et de rythme.


A titre d'illustration de la richesse et de la variété d'une supervision en petit groupe, voici — dans l'ordre chronologique — la liste des thèmes abordés au cours d'une séance d'une journée (7 heures de travail). Certains psychothérapeutes ont abordé plusieurs thèmes, parfois en quelques minutes, parfois pendant plus d’une heure.


Durée et fréquence des séances : 45 minutes ou une heure ? Nécessité de pauses pour prendre quelques notes éventuelles, "respirer" et se décondition­ner du client précédent, afin d'aborder le suivant en pleine disponibilité. Fréquence des séances : une fois par se­maine, en général, à heures fixes, ou deux fois par semaine dans certains cas. Lesquels ?

• Un cas d'éjaculation prématurée, entraînant des difficultés conjugales. Approche spécifique en sexothérapie, comprenant éventuellement des conseils techniques et exercices à la maison.

• Intérêt de la mise en action dans certaines situations. Limites et différences avec un passage à l'acte. Comment mobiliser un client en séance individuelle lorsqu’il s’en tient à un échange verbal ? Série de brefs jeux de rôles par le superviseur et plusieurs membres du groupe : incitations à se lever, prendre diverses places dans la pièce, disposer divers objets symboliques sur la table… en parler, puis les faire parler, dessiner un schéma abstrait sur le paper-board, etc.

• Interférences du traitement chimiothérapique et de la psychothérapie chez une pa­tiente profondément dépressive. Échanges possibles avec le médecin traitant (secret professionnel partagé, sa nécessité et ses limites : il n’est pas nécessaire de tout dire !).

• Étude en commun d’un avant-projet de tract illustré, préparé par un membre du groupe, annonçant un stage sur l’approche des familles endeuillées.

• Limites de mon authenticité dans l'expression de sentiments agressifs ? Un client qui m’exaspère. Comment repérer les réactions disproportionnées à la situation, évoquant l'éventualité d'un parasitage contre-transférentiel ? Qu'en faire ? Que dire de mon ressenti qui puisse être utile au client (« l’implication contrôlée ») ;

• Accompagnement d'un malade atteint du sida.

• Puis-je téléphoner à un client absent sans excuses ? Intérêt et limites d’une telle intervention.

• Réflexions en commun autour d'un dessin effectué par une cliente adolescente et apporté par sa thérapeute en supervision.

• Visionnage en commun de passages (présélectionnés par le thérapeute) d’une vidéocassette de trois séances de travail avec une cliente évoquant un viol pendant son enfance : travail verbal, travail corporel (avec mise en action symbolique et partielle, au sol), séquence de travail en EMDR2 autour d’un souvenir émergeant.


Sept axes de travail

Chaque cas ou chaque situation est éclairée selon sept axes complémentaires, successifs ou simultanés — dont l’ordre et l’importance varient d’un cas à l’autre.

J’ai renoncé à toute grille de lecture uniforme et stéréotypée — qui me semble freiner la spontanéité et la créativité, et engendrer progressivement un carcan réducteur mais chacun conserve en tête l’arc-en-ciel des sept projecteurs de la supervision dont la lumière croisée éclaire le paysage d’un jour lumineux :


  1. le client : son histoire familiale et personnelle, sa nosographie spécifique ;

  2. le thérapeute : son style propre, son charisme personnel, ses points aveugles ; son besoin éventuel de soutien personnel et de catharsis émotionnelle ;

  3. la relation thérapeutique thérapeute/client : la relation actuelle et ses aléas, les phénomènes transférentiels et contre-transférentiels ;

  4. la méthode Gestalt : ce qu’elle nous propose comme approche et comme techniques ;

le cycle du contact (engagement et désengagement…) ;

5) le champ : environnement et cadre du travail, familial, institutionnel ou social ; le

réseau des champs intriqués du client, du thérapeute et du superviseur ;

les quatre champs de référence habituels en Gestalt : la relation thérapeutique actuelle et son histoire ; la vie relationnelle actuelle extérieure du client, et son histoire ;

6) la relation superviseur/thérapeute supervisé : dans l’ici et maintenant de la séance ;

7) le parallélisme éventuel de la supervision avec la thérapie.


Selon le thérapeute et selon le cas, tel ou tel axe sera privilégié, mais aucun n’est négligé.


Je crains autant la complaisance à l’analyse du contre-transfert du thérapeute — qui risque de concurrencer la centration sur le client, que l’approfondissement excessif du diagnostic — qui risque de « chosifier » le client, en le coinçant dans des grilles nosographiques préétablies.

La théorie est indispensable, mais elle ne doit pas devenir invasive et paralysante.

Je crains tout autant la négligence du champ spécifique à la situation que l’omniprésence de ce dernier qui écrase toute individuation.

Un cadre de travail précis est nécessaire, mais de larges portes et fenêtres perçant les cloisons permettent à la maison de ne pas devenir une prison.

Le parallélisme de ce qui se passe pendant la supervision avec la situation évoquée est souvent frappant, mais sa recherche systématique peut aussi répondre au simple désir de briller du superviseur !


« Gestaltiser » la supervision

Dans une vision spécifiquement gestaltiste, bien que la supervision ne soit pas, pour moi, une séance de thérapie (j'y reviendrai), je l'aborde dans le même esprit que cette dernière, c'est-à-dire avec une awareness3 sans cesse en éveil sur l'ici-et-main­tenant de la séance et sur le contact client/superviseur : je suis attentif à la forme autant qu'au contenu : comment le collègue supervisé me relate sa séance, au­jourd'hui et à moi, dans le champ relationnel global de l'instant, incluant : lui, moi-même et, le cas échéant, les autres membres du groupe de supervision. Le comment m'intéresse au­tant que le quoi ; le con­texte, autant que le texte ; le non verbal, au­tant que les pa­roles, l’émotionnel autant que le rationnel.


Ainsi, je relève, le cas échéant, les mots autant que les idées, les intonations et inflexions de la voix, le rythme de parole, les silences, la respiration ; je suis vigilant aux postures, au port de tête, au regard, aux mouvements des mains, etc. Mais je ne suis pas sur le qui-vive pour autant, à l’affût de tout signe ou de toute erreur : il importe de ne pas décourager le thérapeute — surtout débutant — en le harcelant, et de tolérer pour un temps ses approximations (tout comme lors de l’apprentissage d’une langue étrangère), faute de quoi on paralyserait d’emblée sa liberté d’expression, surtout devant un groupe. De même, il convient de souligner ses points forts : non seulement arracher les mauvaises herbes, mais aussi arroser les fleurs.

Les points de vulnérabilité et d’hypersensibilité sont à respecter comme une richesse potentielle : ce sont les failles qui laissent pénétrer la lumière dans la grotte obscure.

Pas plus qu’à une mère, on ne demande au thérapeute d’être parfait, mais simplement « suffisamment bon » (Winnicott).

Tout comme dans une thérapie, l’établissement d’un climat de confiance et de chaleur est essentiel à l’authenticité et à la profondeur des échanges, ainsi qu’à l’aventure d’une recherche en commun de significations provisoires (« herméneutique biodégradable »).

Je souligne, à l’occasion, le parallélisme fréquent, et généralement inconscient, entre la si­tuation rapportée et celle qui se rejoue, symboliquement transposée, dans l'ici et mainte­nant de la séance de supervision. En psychothérapie, je condamne souvent l’acharnement thérapeutique et « la rage de guérir » (Freud) ; en supervision, je m’élève contre la « rage d’expliquer » et de vouloir tout comprendre, tout prévoir, tout analyser, au prix d’étouffer la spontanéité, la créativité et l’imprévu, caractéristiques mêmes du vivant.


Nous repérons, bien entendu, le déroulement du cycle de contact dans l'exposé du cas au groupe, ainsi que les diverses résistances et méca­nismes de défen­se, ou les évitements en œuvre chez le thérapeute supervisé pendant la séance de supervision elle-même, ainsi que les fluc­tua­tions de son awareness ; nous analy­sons le processus d'évolution de ses mo­dalités de contact, sans négliger l'analyse des attitudes transférentielles mani­festées envers le super­vi­seur (ainsi que, si pos­sible — et avec l'aide du groupe — celle du contre-trans­fert de ce dernier lui-même, contre-transfert qui présente l'intérêt d'être tou­jours plus ac­tuel encore que le transfert, comme le souligne à juste titre Edoardo Giusti (1991).


Mobilisation du « cerveau droit » et « ouverture limbique »

Au cours de ces séances de supervision, les échanges ne restent pas unique­ment au niveau verbal, et je propose notamment :


• des jeux de rôles — avec éventuels change­ments de rôles (le théra­peu­te jouant son client, mais aussi son propre superviseur ou encore, un ami à qui il parle de sa thérapie, etc. ), soit en monodrame (il alterne différents rôles), soit avec le superviseur ou un col­lègue comme partenaire,

• des dessins ou représentations graphiques symbolisant certaines sé­quen­ces rela­tées, ou bien traduisant le vécu intérieur du thérapeute lui-même.


Ces diverses techniques visent à mobiliser plus directement l'hémisphère droit du cerveau du thérapeute, à attirer son attention sur son vécu émotion­nel et intuitif, sur son impli­cation contre-transférentielle, souvent peu cons­ciente de prime abord, pas tou­jours explicite à travers une simple narration verbale des si­tuations rappor­tées.


On sait qu'un dessin grand format, effectué debout devant un paper board, mobilise l'hémisphère droit, directement relié aux zones limbiques du cerveau émotionnel profond, par la voie perforante — tandis que le même dessin, effectué assis devant une table, sur une feuille de papier de format A4, réveille une situation de type scolaire, et mobilise essentiellement l'hémisphère gauche, verbal et cortical. Le dessin à plat ventre, au sol, réveille — quant à lui — des situations infantiles


Pour illustrer ce propos, voici un exemple de dessin effectué au cours d'une séance de supervision (les prénoms ont été transformés pour préser­ver l'ano­nymat) : le thérapeute supervisé — que nous appellerons « Ludovic » — exprime son désir de faire le point sur l'ensemble de sa clientèle ac­tuelle, pour en déga­ger éven­tuellement un « profil spécifique », prendre conscience de ses préféren­ces ou évite­ments, des thèmes de sa problématique ou repérer ses implications inconscientes.


Le style de formulation et le contenu de sa demande d'aujourd'hui éveille d'emblée chez moi l'idée de le faire travailler sur un mode émo­tionnel et « in­conscient » plus que sur un mode rationnel d'analyse : un des­sin sera donc plus « parlant » qu'un dis­cours.

Je lui propose de se lever, d'aller vers le tableau (paper-board) et d'écrire, sans réfléchir, les pré­noms de ses clients, au fur et à mesure qu'ils lui viennent à l'esprit.

« Tu les écris comme tu veux, avec la couleur qui leur sied, à la place qui s'im­pose spontanément, dans le sens que tu veux et avec la grosseur relative de lettres qui te convient… ».

Après avoir noté le prénom d'une dou­zaine de ses clients actuels, il s'arrête longue­ment :

« Il y en a plusieurs autres… mais leur nom ne me re­vient pas à l'instant ! ».

Je lui propose de s'arrêter là pour le moment. Nous analy­serons plus tard la liste et les si­gnifi­cations possibles de ses oublis…

« Mainte­nant, tu reprends les feutres et tu traces des traits "au hasard", pour les réunir ou les séparer, pour les resituer dans tel ou tel cadre ».

Il commence par un « cercle » entou­rant Michelle et Luc : il ne réali­sera que plus tard, après avoir pris du recul, que ce cercle ressemble à un cœur, et qu'il est relié à lui-même, le « comman­dant de bord du navire de sauvetage », comme « une bulle » de bande dessinée.


Voici, reproduit très approximativement et en noir et blanc, ce que Ludovic dessine :


Il dessine avec un rythme variable (que je ne peux reproduire ici ! ), fait d’une succes­sion de traits « enthousiastes » et d'hésitations, avec des moments de recul par rapport au paper-board, etc. — manifestant une mobilisation permanente de la posture de son corps, de l'am­pleur et du rythme de ses gestes, de sa respira­tion, et de la distance physique par rapport aux éléments dessinés — traduisant inconsciemment la varia­bi­lité de ses affects selon la personne évoquée.


Je ne détaillerai pas ici, faute de temps, l'ensemble des commentaires succes­sifs, accompagnés d'insights, faits par Ludovic pendant, puis après l'exécution de son « œuvre ».


À titre d'exemple, je cite simplement quelques brefs extraits de prises de cons­cience évoquées :


— Elisabeth est bien lourde à traîner… et, au fond, suis-je chargé de la "traîner" ? … D'où me vient cette "rage de guérir" ? […].

— J'ai réuni Michelle et Luc dans un "cœur"… Mais ils ne se connais­sent même pas! N'est-ce pas dans mon propre cœur que je les rapproche quelque part ? D'ail­leurs, ils forment comme une "bulle" dans mes propres pensées. […].


— Pierrette est en train de "couler", que puis-je faire pour elle ? L'ai-je négligée, tandis que j'ai "arrimé" Elisabeth ? […].


André est écrit avec les mêmes caractères que ma propre signature : il est ma propre image, mon reflet, en miroir, au fond de l'eau… C'est vrai ! Il me ressemble à beaucoup d'égards….


Bien entendu, le groupe de pairs et moi-même, participons à l'échange d'impres­sions subjectives à partir de ce dessin, alimentant ainsi les émotions et ré­flexions du théra­peute supervisé. En aucun cas, nous ne nous permettons nous-même d'interpré­tations qui se voudraient "objec­tives" et qui seraient "plaquées" sur notre "client" du moment.


Au lieu d'un dessin réalisé ici et maintenant, pendant la séance de supervision, on peut recourir, bien entendu, à un regard direct sur « l'ailleurs et l'avant » de la séance de thérapie évoquée : une approche plus claire — voire brutale — des pa­ramètres émo­tionnels apparaît dans le travail à partir d'enregistrements sur cassettes audio et sur­tout vidéo. (Ces cassettes peu­vent d'ail­leurs être ex­ploitées aussi par le thérapeute seul en « auto-supervision », ainsi qu’avec le client lui-même, sous diverses for­mes). Y sont rendus : les silences les hésitations, le gène, les micro-gestes incon­scients, etc. — tous éléments qui disparaissent entière­ment du discours a posteriori. Les enregis­trements permettent, par ailleurs, de s'intéresser au dérou­lement « normal » des séances du thérapeute, alors que ce der­nier a tendance à rapporter en super­vision essentielle­ment les difficultés… qui lui sont apparues ! Or, le repérage de ses points forts est tout aussi essentiel à son évolution que celui de ses lacunes.


Le « double-verrouillage » de la confidentialité

Toutes ces techniques impliquent, bien entendu, une atmosphère de confiance pro­fonde entre le supervisé, ses collègues et son superviseur, confiance repo­sant no­tamment sur un secret absolu à propos des séances. En effet, en supervision chacun se montre gé­néralement sous son plus mauvais jour, étalant ses hésitations, ses faiblesses, sa lassitude et ses erreurs — et cela, le plus souvent, devant ses maîtres et ses ri­vaux (collègues et concurrents) ! Pour renforcer le cli­mat de sécurité nécessaire à une remise en cause profonde, nous avons pris l'habitude de proposer ce que nous avons baptisé un « double-verrouillage » et que nous avions élaboré dans nos groupes continus de thérapie.


Non seulement, les clients évoqués et les attitudes discutées sont couverts par le secret professionnel habituel à ce genre de situation (c'est-à-dire qu'ils ne sont connus que par leur prénom et ja­mais évoqués auprès de personnes exté­rieures au groupe de super­vision), mais en­core, nous demandons que les situations traitées ne soient pas non plus abordées spontanément par la suite, en dehors des séances, avec le théra­peute lui-même qui les a évoquées : ainsi, il ne sera pas « harcelé » sans trêve par ses collègues pour une erreur qu'il aura commise un jour, ou pour une confession par­tagée sur ses propres difficultés. Par exemple, si on le rencontre en dehors des séances, on s'abstiendra déli­bérément de lui deman­der des nouvelles du client qu'il « ne supportait plus » ou de ses attitudes de séduc­tion avec telle autre… C'est à lui-même qu'il incombe, le cas échéant, de prendre l'initiative d'en faire état. Dans la pratique, nous avons pu con­stater que dans un tel cli­mat, où l'on ne se dévoile que dans certaines circons­tances, les thérapeutes — débutants ou confirmés — abordent plus volontiers leur problé­matique profonde.


La supervision comme « anti-formation »

Tout au long de sa formation théorico-clinique, le futur thérapeute s'est initié aux concepts fondamentaux de la méthode gestaltiste (ou de toute autre méthode voisine). Il assimile progressive­ment les principes théoriques, les techniques les plus courantes… quand ce n'est pas quelques trucs qu'il a repérés chez tel ou tel de ses maîtres. Il se familiarise avec différentes grilles nosographiques proposées et s'évertue à un diagnostic de plus en plus précis de ses clients potentiels.


Et voici que, sitôt sorti des bancs de l'Institut de formation, il se trouve con­fronté à des clients réelsdont aucun ne répond exactement aux descriptions théoriques ! Leurs réac­tions sont souvent imprévisibles, leur pathologie est mixte, leurs résistances sont intriquées, leur transfert interfère avec leurs projections et avec leurs sentiments actuels pour leur thérapeute… Face aux cas concrets et non plus à des cas d'école, le thérapeute doit sans cesse remettre en question la formation de base reçue, il doit sans relâche se garder à la fois de toute introjection passive de la théorie, de toute imitation répétitive de ses maîtres et de toute projection artificielle de la théorie sur des clients-cobayes.


Voici, aujourd'hui, face à moi, un obsessionnel distrait et désordonné (eh, oui ! Ça existe ! ), un bor­der­line suradapté ; en voici un autre chez qui je vais tenter de décourager l'expression anarchique des émotions (alors qu’on m’avait appris à respecter les émotions), un autre encore que je laisserai délibérément plonger allègrement dans l'interminable évo­cation d'une enfance douloureuse (alors qu’on m’avait dit de rester dans le présent)… Celui-ci encore est une « excep­tion » !… Mais, tout compte fait, il n'y a que des excep­tions : chaque être humain est unique, irré­médiablement original, et la Gestalt est une « thérapie d'exceptions », qui valorise explicitement le droit à la diffé­rence.


Ainsi, après avoir appris ce qu'on peut faire dans tel cas, il lui faudra « désap­pren­dre » les règles générales réflexes, pour s'ajuster de manière créative à chaque cas, tou­jours nouveau. Et c'est pourquoi l'on pourrait dire, sur un mode para­doxal et pro­voca­teur, que la supervision s'oppose à la formation de base ! Il va fal­loir réagir contre la dé-formation produite par la somme d'in-forma­tions introjec­tées, pour pouvoir contribuer à la trans-formation existentielle de cha­cun, en passant de la serre à la pleine terre, de l'aquarium de l'école, à l'océan de la vie.


La formation va de la théorie vers la pratique ; la supervision, de la pratique vers la théorisation.


« Il n'y a de science que du général », disait Aristote… mais il n'y a de pratique que du particulier ! « Le normal doit se définir, non par l'adaptation, mais au contraire, par la capacité d'inventer de nouvelles normes », nous rappelle K. Gold­stein (1934), l'un des maîtres de Perls.


Ce n'est qu'à la sortie des Beaux-Arts que le peintre s'affirme. Après avoir ap­pris à composer les couleurs, à manier le pinceau, à croquer un modèle, à ap­pré­cier leurs aînés, Matisse, Dufy ou Picasso s'autorisent à « tout oublier », à tra­duire le monde avec leur propre regard, à façonner leur propre style. Tel un ar­tiste, le théra­peute va se chercher à l'épreuve du feu de ses clients. Et là, le superviseur peut rester un entraîneur (un coach, au sens sportif du terme), voire un maître, mais il n'est plus un professeur…


Si l'on veut qu'elles permettent un réel suivi des clients ainsi que le contrôle per­ma­nent et la fréquente révision de la stratégie thérapeutique mise en place, il est préfé­rable que les séances de supervision soient rapprochées et régu­lières : par exemple, chaque semaine ou toutes les deux semaines ; à la rigueur tous les mois, si l'éloi­gnement géographique l'impose, mais pas plus espacées. Sinon, on tend vers la formation perma­nente ou le perfectionnement — au détriment de l'accompa­gnement réel des cas.


La supervision n'est pas une « thérapie continue »

La supervision ne constitue donc pas une simple formation continue ; elle n'est pas davantage une « thérapie continue ». Son objectif demeure explicitement profession­nel, centré sur autrui — même si elle permet d'affiner « l'outil » que constitue la personnalité du thérapeute !


L'incon­tournable et interminable analyse du contre-transfert du psychothérapeute peut, certes, justi­fier pour lui une nouvelle tranche de thérapie, mais elle ne doit pas s'y substituer, sous peine de négliger la problé­matique du client lui-même. Je partage sur ce point, l'avis d'Ernest Godin qui déclarait (1985) : « les questions apportées en supervision ont en partie des résonances par rapport aux problématiques per­sonnelles. Pour moi, il est important d'arriver à distinguer, à séparer ces questions de ré­sonances person­nelles, leurs implications, leurs répercussions par rapport au travail thérapeutique, et aménager un espace, autre que l'espace de supervi­sion, où le sujet puisse travail­ler ces questions qui le renvoient à lui-même d'une façon beaucoup plus globale […] il est important de distinguer les es­paces, celui de la supervision et celui de la thérapie, et ainsi permettre qu'il y ait un maximum de potentialisation tant du déve­loppement professionnel que de l'identité personnelle. »


En ce qui me concerne, je considère que la supervision ne doit pas se canton­ner dans un « injuste milieu » entre le savoir et l'être. Elle doit contribuer à la fois à un élargissement du savoir et à un approfondissement de l'être. Elle peut favoriser le repérage des zones d'ombre et mobiliser efficacement le doute existentiel, sans nourrir à l'excès l'angoisse de base de chacun (K. Horney). Tout cela implique une éthique et une déontologie de la supervision. Les thèmes en sont nombreux : non seulement, règles de confidentialité ou d’abstinence sexuelle, mais aussi problèmes pratiques d’honoraires, absences, interruptions, disponibilité, assurance, et respect éthique des convictions, idéologies et styles du client et de ses thérapeutes antérieurs, conscience de son pouvoir… et de ses limites.


Le superviseur doit sensibiliser son client-thérapeute à son hygiène mentale : il im­porte que sa vie soit nourrie en dehors de son travail, et qu'il sache « supporter triomphe après défaite, et recevoir ces deux menteurs d'un même front » (Kipling, traduit par Maurois). Il lui faut pouvoir s'impliquer authen­ti­quement et en profon­deur avec chacun de ses clients, sans laisser pour autant envahir sa vie privée - dont l'équilibre est garant de son efficacité. Il lui faudra maîtriser les urgen­ces et les appels téléphoniques nocturnes de clients an­goissés — sans négliger pour autant la réalité des risques suicidaires.


Par ailleurs, il n'est pas mauvais de conserver un œil sur les effets iatrogè­nes de la supervision : elle peut induire une attitude trop précautionneuse, voire norma­tive, préjudiciable à la créativité du thérapeute — qui peut être paralysé à l'idée de devoir justifier en détails chacune de ses interventions, et brider son intuition. La supervi­sion peut développer le fallacieux désir de tout com­prendre, le pernicieux espoir de tout prévoir, dans une toute-puissance fantasma­tique, entretenue à l'insu même du superviseur zélé. Elle peut cultiver le perfec­tionnisme, oubliant que « boiter n'est pas pécher » (Lucien Israël).


Dans tous ces cas, le recul favorisé par une thérapie pourra aider le praticien à se situer avec l'indépendance nécessaire à la consti­tution de son style spéci­fique. Bien évi­demment, si — pour des raisons exceptionnelles diverses — on est en thérapie et en super­vision avec le même spécialiste, il faudra au minimum veiller à distinguer for­mellement les deux types de séances : horaires et setting différents, même si de brèves « excursions » théra­peutiques peuvent s’insérer dans la supervision.


Le travail avec plusieurs superviseurs successifs (voire simultanés), préco­nisé par plusieurs sociétés de psychanalyse, me paraît d'une grande richesse : il limite la dé­pendance, ainsi que la centration excessive sur un type forcément limité de pro­blèmes. Il est possible aussi qu’une des supervisions se focalise sur le suivi au long cours d’un seul client, tandis que l’autre traite la variété des urgences.


Il va de soi que la poursuite d'une supervision est utile tout au long de la car­rière professionnelle. Si l’on se trouve dans une région isolée, sans superviseur qualifié disponible, on peut très bien mettre en place des « réseaux de supervision mutuelle croi­sée » : A super­vise B, qui supervise C, lequel, à son tour, supervise A, etc. Cette formule limite les jeux contre-transférentiels ainsi que la complaisance mutuelle d’une intervision de pairs où chacun veut ménager son voisin.


Conclusion

Je n’ai pas voulu, dans ce bref chapitre, développer mon point de vue sur l’ensemble des notions théoriques, méthodologiques et pratiques concernant la supervision, puisqu’ils sont largement abordés par d’éminents collègues dans divers autres chapitres de l’ouvrage. J’ai limité mon choix à quelques aspects qui m’ont paru parfois négligés dans la pratique, ou sur lesquels j’ai une position éventuellement inhabituelle.

Pour résumer mon point de vue, une supervision menée dans un style gestaltiste ne saurait se résumer à une analyse critique du diagnostic du client, des interventions du thérapeute ou de ses comportements contre-transférentiels mal élucidés. A À l’instar de la psychothérapie gestaltiste elle-même, elle s’efforcera de constituer une approche globale, holistique, ne négligeant aucun élément du champ complexe des sentiments et interactions, et utilisant au besoin une large palette de médias, verbaux et non verbaux.


En voici, un rapide listing récapitulatif :

relation verbale du cas ou de la situation : bref historique, description détaillée d’une séquence du « film » de la thérapie (individuelle ou en groupe), avec interventions des uns et des autres ;

• évocation d’un cas avec jeux de rôles ou psychodrame, reproduisant des situations réelles ou imaginaires (telles qu’un entretien du client sur sa thérapie avec un ami, enquête d’un chercheur auprès du thérapeute sur sa méthode, questions d’un collègue au thérapeute sur sa supervision, etc.) ;

• supervision in vivo d’une séquence de thérapie (d’un client ou d’un collègue) sous le regard du superviseur ;

dessin symbolique sur paper-board ;

• représentation des relations à travers des objets symboliques, dans la pièce ou sur la table (« spectogramme ») ;

• regard distancié sur la situation, vue d’une plus grande altitude (« hélicoptère ») ;

• audition ou visionnage d’une cassette enregistrée (d’un CD ou DVD).


D’autres variantes sont possibles. L’important est que la prise de conscience ne soit pas seulement intellectuelle, mais aussi intuitive et émotionnelle, afin d’imprégner progressivement le style du psychothérapeute, de manière non seulement calculée, mais aussi spontanée, infra-consciente. La Gestalt-thérapie, comme l’EMDR, nous ont largement montré à quel point la réflexion et la redécision ne suffisent pas à transformer de manière profonde et durable les comportements — ce qui implique une modification des circuits neuronaux de traitement de l’information, au niveau des structures du cerveau limbique et pas seulement cortical.


Au-delà d’un simple complément d’apprentissage, la supervision devient alors un véritable processus de maturation.

Serge Ginger <s.ginger@noos.fr>

Paris, décembre 2005



Annexes


Quelques définitions


On pourrait distinguer au moins sept types de supervision, selon divers cri­tères :


1) la supervision didactique de thérapeutes en formation : au cours de prac­ti­cums effec­tués régulièrement tout au long de la formation initiale (à partir de la deuxième année) : un élève en fait travailler un autre, à titre d'exercice, sous le re­gard d'un for­mateur didacticien. Ce travail peut se faire sur un mode global, spon­tané, ou bien sur un thème donné ou avec des techniques spéci­fiées d'avance (à titre d'entraî­nement). Par exemple, travail centré sur la pro­jection, ou sur le corps, ou sur telle ou telle fonction de contact (travail les yeux fermés, les oreilles bouchées…).


2) la supervision didactique "à chaud" de professionnels : un thérapeute prati­cien fait travailler un collègue, à titre d'exercice, sous le regard d'un forma­teur didac­ticien. Cela se pratique souvent à l'occasion de sessions intensives d'une cer­taine durée. L'intérêt en est évident (critique directe) mais les limites aussi : le "client" est lui-même compétent et ses réactions sont différentes de celles d'un client habi­tuel, les séquences sont isolées et ne donnent pas lieu à un suivi avec mise en place d'une "stratégie thérapeutique", les phénomènes transférentiels et contre-transfé­rentiels sont totalement faussés. C'est ce que A. Rams (1989) dé­nomme "pratique supervisée", par opposition à "supervision de la pratique".


3) la supervision "à chaud" de professionnels : un thérapeute prati­cien fait travailler un client réel (ou un groupe), sous le regard d'un formateur didac­ticien.


4) la supervision professionnelle différée : un thérapeute rapporte un cas (ou une situation) qu'il a vécu(e) au préalable. C'est la formule tradition­nelle. Elle peut se prêter à diverses variantes (voir ci-dessus), notamment : réactualisation de la séquen­ce par cassette audio ou vidéo, jeu de rôles, etc. On peut suivre, de séance en séance, l'évolution de la thérapie du même client, ou bien évoquer à chaque fois des situations particulières ou des "urgences". Ces deux aspects se combinent bien.


5) la supervision individuelle : permet de s'adapter au plus près au ni­veau de compétence du supervisé et d'approfondir notamment son style spécifique (exploi­tation thérapeutique éventuelle de son profil psychologique, voire de sa pa­thologie person­nelle), ainsi que de souligner sa problématique contre-transfé­rentielle et ses "points aveugles"… Le risque de dérapage vers la thé­rapie demeure sou­vent la­tent. Il est important de distinguer clairement la supervision de la forma­tion conti­nue, d'une part, et de la thérapie, d'autre part.


6) la "covision" ou "intervision" : supervision mutuelle entre deux pra­ti­ciens de même niveau, s'éclairant par une écoute mutuelle. Cette formule présente l'avantage de la gratuité et de la commo­dité (services mutuels rendus sur place). Elle permet d'envisager plus facile­ment la pro­longation permanente d'un lieu d'analyse de sa pratique. Bien en­tendu, elle n'offre pas la garantie d'un didacticien expérimenté.


7) la supervision en groupe : permet la discussion d'un nombre de cas élargi ; ainsi, certains membres du groupe travail­lent en servi­ce de psychiatrie, d'autres auprès d'enfants, d'autres encore avec des délinquants, des toxicomanes ou des milieux défavorisés, tandis que la majorité exerce en libéral avec une clientèle variée. Pour cha­que cas rap­porté, on béné­fi­cie du point de vue de plusieurs collègues qui asso­cient leur expé­rience et leur créa­tivité. Le groupe se prête facilement à des mises en situation ainsi qu’à des "mini-cours" théo­riques, à partir des cas rencontrés ainsi. Cependant, il importe que les ap­ports théo­riques vien­nent éclairer un cas et non, qu'à l'inverse, la pra­tique et les clients soient utili­sés pour nourrir la théorie ! Le dérapage vers des sessions de perfection­ne­ment est fré­quent et doit être dénoncé : il s'agit alors d'une formation com­plémen­taire — certes très utile — mais non plus de supervision, au sens strict du terme.


Bibliographie internationale sommaire sur la supervision


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1 S. Ginger, psychologue clinicien, fondateur de l’EPG (École Parisienne de Gestalt),

président de la FORGE (Fédération internationale des Organismes de Formation à la Gestalt),

secrétaire général de la FF2P (Fédération Française de Psychothérapie et Psychanalyse).

2 EMDR (Eye Movement Desensitization and Reprocessing) : nouvelle méthode de retraitement neuro-émotionnel par le mouvement rapide des yeux (Francine Shapiro, 1987), particulièrement efficace pour les séquelles de traumatismes et se conjuguant facilement avec la Gestalt.

3 Awareness : terme généralement conservé en anglais dans les milieux gestaltistes : il s’agit d’un éveil au niveau conscient et préconscient sur les phénomènes internes et externes. L’awareness est différente de la conscienceness : c’est une prise de conscience, à la fois intellectuelle, émotionnelle et sensorielle de l’état intérieur du thérapeute lui-même et des phénomènes extérieurs (client et environnement).